Les éternels indécis

Indécis, nous?
Il y a quelque temps, je publiais un tout petit billet à propos de mes fiançailles de cet été. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts, et le moins que l'on puisse dire, c'est que le programme a bien changé.

"Pour des raisons météorologiques évidentes", comme je le disais dans l'article en question, l'idée, à l'origine, était d'organiser une cérémonie laïque dans la région où vit ma Maman, dans le sud de la France, histoire d'avoir un bleu parfait au-dessus de nos têtes plutôt que de miser sur l'été suédois inexistant incertain. 

Mais, coup de théâtre, c'est finalement en Suède que nous allons nous marier, et à l'église (!!!). Oui, ça vaut bien trois points d'exclamation car n'étant pas baptisée, je ne m'étais jamais projetée dans un mariage à l'église. D'autant que l'église suédoise n'est pas catholique, mais luthérienne (une très grande partie de ma famille, y compris ma mère, a été élevée dans la foi catholique, mais ma mère a décidé de ne pas nous baptiser ma soeur et moi). Autrement dit, mon mariage va être à l'exact opposé de ce qui était prévu, avec une touche d'"exotisme" inattendu. Mais je le vis bien! Je m'explique?

Après avoir écumé pendant des semaines les sites spécialisés à la recherche de l'endroit parfait, planifié à distance un marathon de visites sur 3 jours dans le sud de la France à grands renforts d'aide maternelle, visité les lieux en question, hésité, m'être copieusement disputée avec le Suédois sur le choix dudit lieu puis être finalement tombés d'accord autour d'un minuscule château... nous avons finalement décidé de faire un break dans les préparatifs, quitte à devoir repousser la date. Nous avons réalisé que nous finissions systématiquement par nous disputer en parlant du mariage, car tout semblait trop compliqué et stressant, et qu'au fond nous n'arrivions ni l'un ni l'autre à nous projeter dans ce dans quoi nous nous étions lancés. Nous avons donc enterré le sujet histoire de souffler et de se laisser le temps de savoir ce qui nous correspondait vraiment.

Et puis plusieurs semaines plus tard, pour la Toussaint, nous sommes allés déposer des fleurs sur la tombe du père du Suédois, qui se trouve juste derrière une petite église du douzième siècle. Et là, quelque chose de vraiment spécial s'est produit. Alors non, je n'ai pas vu de lumière blanche et aucune statue ne s'est mise à pleurer du sang quand j'ai poussé la porte. Mais j'ai ressenti quelque chose de très fort en entrant. Pour tout vous dire, j'étais tellement émue que j'ai dû retenir mes larmes. Peut-être parce que c'était la Toussaint et que je pensais à ma grand-mère. Peut-être parce que je trouve cette petite église simple et magnifique à la fois. Du coup, j'ai dit au Suédois que c'était vraiment dommage qu'on ne puisse pas s'y marier. Et là, ça a été la révélation pour tous les deux. Et pourquoi ne pourrait-on pas s'y marier au final? Ca nous a semblé tout simplement parfait et hautement symbolique avec son père qui repose là, une centaine de mètres plus loin.

Quelques jours plus tard, je recevais un SMS du Suédois. "Oops, I think I just booked our wedding!"

Il venait de réserver une date à l'église. Paradoxalement, bien que cette configuration constitue pour moi un saut dans l'inconnu d'une certaine façon, j'arrive enfin à m'y projeter, et avec plaisir.  A vrai dire, je trouve ça vraiment excitant de me marier ici! Finalement, je pense qu'on va avoir exactement ce qu'on voulait: quelque chose de tout simple, sans trop de prise de tête et qui ait du sens.



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